21 leçons pour le XXIè siècle de Yuval Noah HARARI – EDUCATION

RESILIENCE
Comment vivre en un temps de perplexité, quand les vieux récits se sont effondrés, et qu’aucun nouveau récit n’est encore apparu pour les remplacer

EDUCATION (leçon 19)

La seule constante est le changement(…) donner plus d’information à ses élèves est la dernière chose qu’ait besoin de faire un enseignant. Ils en ont déjà beaucoup trop. Il leur plutôt apprendre à en dégager le sens, à distinguer l’important de l’insignifiant, et surtout à associer les multiples bribes d’informations en une vision d’ensemble du monde.

La pression monte
Que devrions-nous donc enseigner ? De nombreux spécialistes de pédagogie affirment que les écoles devraient passer à l’enseignement des « quatre C » : pensée critique, communication, collaboration et créativité. Plus généralement, l’école devrait minimiser l’importances des compétences techniques pour privilégier les compétences générales nécessaires dans la vie courante. La plus importante de tout sera la capacité d’affronter le changement , d’apprendre des choses nouvelles et de préserver notre équilibre mental dans des situations peu familières. Pour être à la hauteur du monde de 2050, il faudra non seulement inventer des idées et des produits et avant tout se réinventer sans cesse.

Hacker les humains
La technologie n’est pas mauvaise en soi. Si vous savez ce que vous voulez dans la vie, elle peut vous aider à l’obtenir. Si vous ne le savez pas, ce sera un jeu d’enfant pour elle de façonner vos objectifs à votre place et de prendre le contrôle de votre existence. La technologie parvenant à mieux comprendre les humains, vous pourriez vous retrouver de plus en plus à son service au lieu d’être servi par elle. Avez-vous vu ces zombies qui écument les rues, le visage collé à leur smartphone ? A votre avis, est-ce eux qui dominent la technologie, ou la technologie qui les domine ?
(…)
Il vous faudra consentir de gros efforts pour mieux connaître votre système opératoire. Savoir qui vous êtes et ce que vous attendez de la vie. C’est bien entendu le plus vieux conseil du monde : connais-toi toi-même. Depuis des milliers d’années, philosophes et prophètes pressent les gens de se connaître, mais ce conseil n’a jamais été plus impérieux qu’au XXIè siècle par ce que la concurrence est autrement plus sérieuse aujourd’hui qu’au temps de Lao-tseu ou de Socrate. Coca-cola, Amazon, Baidu et l’Etat sont tous engagés dans une course pour vous hacker, vous pirater. Pa uniquement votre smartphone ou votre compte en banque, mais vous-même et votre système opératoire organique.

Le temps du changement

Notre quotidien est plus que rythmé, nos semaines sont orchestrées de main de maître de façon à ce qu’il n’y ait pas de place pour l’inattendu, le non-planifié, le non-conventionnel, quant à nos années, elles s’écoulent et se ressemblent, pareillement chargées et cycliquement à l’identique renouvelées (boulot et vacances, éventuellement périodes scolaires).
Dans ce rythme mécanique et infernal, où tout est convention et habitude, nous nous transformons en machines efficaces et bien réglées, réglées au plus juste, nous nous transformons en automates coupés du sens profond de la vie, coupés de nos sens et de notre sens critique, de notre centre et de ce qui nous reste d’humanité, perdant la juste mesure des choses et des valeurs, aveugles, amorphes, amoraux.
Alors cette mise en pause forcée, ce changement de rythme et de vie qui nous est imposé avec le confinement est le moyen le plus sûr de nous obliger à appréhender la vie différemment, à regarder et comprendre le monde avec de nouveaux filtres, à changer notre angle de vue, à changer de lunettes.
Cela fait un peu plus d’un an, j’ai fait des recherches sur la créativité pour écrire mon mémoire de coaching. La créativité fait partie de ce que nous avons de plus humain en nous, et nombre de sociologues et de philosophes la voient comme une de nos dernières chances pour nous sauver de nous-mêmes, pour sauver notre planète et l’humanité. Or le meilleur moyen de venir éveiller cette créativité est justement de changer de lunettes, d’envisager les problèmes sous des angles différents. Le plus difficile dans tout cela est de venir provoquer ce changement de point de vue. Et voilà que la vie nous le propose aujourd’hui, un changement de lunettes à l’échelle mondiale !
Certes le prix à payer n’est pas des moindres, mais si nous acceptons de prendre un peu de recul, il nous est peut-être offert ici une de nos dernières chances de prendre du recul et de changer. De ne plus accepter l’inacceptable, de ne plus fermer les yeux sur l’insoutenable, de ne plus rester sourds aux cris stridents qui se font entendre de tous côtés, de ne plus courir en tout sens sans nous occuper de l’essentiel, de ne plus nous abrutir alors que le monde a tant besoin de notre clairvoyance et de notre énergie vive et alerte.
Ce virus qui met en suspens le monde tel qu’il était, et nous oblige à le regarder, est un électrochoc puissant et nous nous devons d’en faire quelque chose, de transformer nos modes de vie et tel le phoenix, renaître de nos cendres.
Nous sommes actuellement dans un de ces moments suspendus, ces entre-deux auxquels on ne prête pas attention, ces lieux de transformation, à l’intérieur desquels tout devient possible. C’est l’espace entre l’inspiration et l’expiration, c’est le regard fixe d’un enfant absorbé dans une rêverie, c’est la transe qui guérit, c’est ce moment où la goutte d’eau est immobile avant la chute, c’est le quai 9 3/4 dans Harry Potter, c’est le chat de Schrödinger tout en même temps mort et vivant en physique quantique, c’est ce lieu dans lequel, si nous nous donnons la peine d’en prendre soin, avec honnêteté et intégrité, tout est possible.
Alors, tous ensemble, relevons ce défi-là, sans faux-semblants ou faux-prétextes, de changer notre monde.

Légende du Phoenix
Le principal pouvoir du phoenix consiste à renaître de ses cendres. Tous les cinq cents ans, il doit régénérer ses forces par le feu. Le Phénix cherche alors un haut sommet, loin et isolé de tout et se fabrique un nid d’épices et d’herbes aromatiques. Il se place dedans et ses plumes prennent feu, embrasant le nid.
Sa combustion dure trois jours et ne laisse qu’un tas de cendres chaudes. De ces restes, jaillit alors un nouveau Phénix. A ce pouvoir, s’ajoute celui de lire dans le cœur des hommes et de déceler tous ceux dont les intentions ne sont pas pures.
L’origine du mythe vient de l’Egypte, plus précisément de la cité d’Héliopolis. A l’époque était vénéré le Benu, un oiseau semblable au héron, associé au dieu solaire Râ. Le Benu fut le premier être à sortir de l’Océan primordial, il se retrouva perché sur le premier morceau de terre, une toute petite île. Le temps se déclencha à son premier cri. Depuis ce jour, le Benu accompagne également les morts dans l’Au-delà jusqu’à Osiris.
C’est au Vème siècle avant JC que le grec Hérodote rapporte, d’Héliopolis, la légende du Benu sous le nom de phénix, qui signifie rouge en grec.

Le phoenix renaît de ses cendres

Après trois ans de disparition complète, ce site renaît de ses cendres, tel le phoenix, et moi avec.
A ces pages, j’ai confié mes rêves et mes peurs, mes ressentis profonds et intimes, j’ai partagé les lignes marquantes de mes lectures, la connexion des femmes à la nature et à l’essence de la vie, j’ai ajouté les liens vers mon blog voyages et vers mon blog éducation…
Puis, du jour au lendemain, j’ai tout perdu, le serveur qui hébergeait ce site a été piraté.
J’ai perdu mon centre, ma colonne vertébrale, ma substantifique moelle.
Trois ans après, à partir d’une sauvegarde et d’un peu d’aide (merci), j’ai déterré et reconstruit ces pages, bien décidée à reprendre l’écriture et le partage, sources de vie et d’envies.

Et puis, parce que la légende du phoenix est vraiment inspirante, qu’elle est d’actualité en cette période de suspension (confinement COVID 19), je vous la partage ici.
Le principal pouvoir du phoenix consiste à renaître de ses cendres. Tous les cinq cents ans, il doit régénérer ses forces par le feu. Le Phénix cherche alors un haut sommet, loin et isolé de tout et se fabrique un nid d’épices et d’herbes aromatiques. Il se place dedans et ses plumes prennent feu, embrasant le nid.
Sa combustion dure trois jours et ne laisse qu’un tas de cendres chaudes. De ces restes, jaillit alors un nouveau Phénix. A ce pouvoir, s’ajoute celui de lire dans le cœur des hommes et de déceler tous ceux dont les intentions ne sont pas pures.
L’origine du mythe vient de l’Egypte, plus précisément de la cité d’Héliopolis. A l’époque était vénéré le Benu, un oiseau semblable au héron, associé au dieu solaire Râ. Le Benu fut le premier être à sortir de l’Océan primordial, il se retrouva perché sur le premier morceau de terre, une toute petite île. Le temps se déclencha à son premier cri. Depuis ce jour, le Benu accompagne également les morts dans l’Au-delà jusqu’à Osiris.
C’est au Vème siècle avant JC que le grec Hérodote rapporte, d’Héliopolis, la légende du Benu sous le nom de phénix, qui signifie rouge en grec.

La transmission comme art d’accoucher les esprits – « Théétète ou de la Science » Platon

SOCRATE : Tu éprouves, mon cher Théétète, les douleurs de l’enfantement. En vérité, ton âme est grosse.

THÉÉTÈTE : Je n’en sais rien, Socrate ; mais je t’ai dit tout ce qui se passe en moi.

SOCRATE : Peut-être ignores-tu encore, pauvre innocent, que je suis fils d’une sage-femme habile et renommée ?

THÉÉTÈTE : Je l’ai ouï dire.

SOCRATE : T’a-t-on dit aussi que j’exerce la même profession ?

THÉÉTÈTE : Jamais.

SOCRATE : Sache donc que rien n’est plus vrai. […] C’est donc là l’office des sages-femmes. Ma tâche est plus importante. En effet, il n’arrive point aux femmes d’enfanter tantôt des êtres véritables, tantôt de simples apparences ; distinction qui serait fort difficile à faire. Car, s’il en était ainsi, le triomphe de l’art pour une sage-femme serait alors, n’est-il pas vrai, de savoir distinguer ce qui est vrai en ce genre d’avec ce qui ne l’est pas ?

THÉÉTÈTE : Je le pense aussi.

SOCRATE : Eh bien, le métier que je pratique est en tous points le même, à cela près que j’aide à la délivrance des hommes, et non pas des femmes, et que je soigne, non les corps, mais les âmes en mal d’enfant. Mais ce qu’il y a de plus admirable dans mon art, c’est qu’il peut discerner si l’âme d’un jeune homme va produire un être chimérique, ou porter un fruit véritable. J’ai d’ailleurs cela de commun avec les sages-femmes, que par moi-même je n’enfante rien, en fait de sagesse ; et quant au reproche que m’ont fait bien des gens, que je suis toujours disposé à interroger les autres, et que jamais moi-même je ne réponds à rien, parce que je ne sais jamais rien de bon à répondre, ce reproche n’est pas sans fondement. La raison en est que le dieu me fait une loi d’aider les autres à produire, et m’empêche de rien produire moi-même. De là vient que je ne puis compter pour un sage, et que je n’ai rien à montrer qui soit une production de mon âme ; au lieu que ceux qui m’approchent, fort ignorants d’abord pour la plupart, font, si le dieu les assiste, à mesure qu’ils me fréquentent, des progrès merveilleux qui les étonnent ainsi que les autres. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’ils n’ont jamais rien appris de moi ; mais ils trouvent d’eux-mêmes et en eux-mêmes toutes sortes de belles choses dont ils se mettent en possession ; et le dieu et moi, nous n’avons fait auprès d’eux qu’un service de sage-femme. […] Essaie donc de nouveau, Théétète, de me dire en quoi consiste la science. Et ne m’allègue point que cela passe tes forces ; si Dieu le veut, et si tu y mets de la constance, tu en viendras à bout.

THÉÉTÈTE : Après de tels encouragements de ta part, Socrate, il serait honteux de ne pas faire tous ses efforts pour dire ce qu’on a dans l’esprit. Il me paraît donc que celui qui sait une chose sent ce qu’il sait, et, autant que j’en puis juger en ce moment, la science n’est autre chose que la sensation.