De la foudre à l’humanité, un chemin d’amour

Retour de formation, troisième année des Chemins de la joie, constellations familiales et systémiques. Cela tombe à nouveau le 20 mai, date anniversaire de mon arrivée sur cette terre.

Je commence un livre acheté en Bretagne quelques mois plus tôt, à Rochefort en Terre, terre de fées et de druides, de pierres dressées et de landes magiques, plus précisément à la librairie Sainte Hortense, petite soeur du Bleuet de Banon. C’est le libraire qui m’a convaincue.
Voici son avis. « Au début de la décennie qui verra bientôt l’éclosion de la génération « Peace and Love », le tempérament libre et iconoclaste d’Hekla, l’héroïne de ce roman, qui porte le nom d’un volcan, contraste déjà violemment avec la rigueur du climat, l’âpreté des paysages islandais et aussi le conservatisme ambiant qui laisse peu de place à celles et ceux qui ne répondent pas aux schémas de pensée traditionnels. Aux femmes qui auraient envie d’écrire, par exemple. (…) »

Alors, je prends ma plume, tant de fois reposée. Un jour, ce sera le moment, d’une écriture plus régulière, et plus engagée.

Les premières pages sont celles de la naissance d’Hekla. Naissance somme toute sereine pour un volcan.

Ce 20 mai 2023, j’ai eu la chance de revivre ma naissance, au travers d’un rituel d’une grande puissance. Gratitude infinie à Eric et à chaque personne du groupe de 60 que nous formons.
Ce jeudi d’Ascension de 1971 était un jour d’apocalypse. L’électricité avait rendu l’âme sur toute la région d’Orléans devant la puissance de l’orage. La foudre tombait en toute part et aussi sur celui qui deviendrait mon compagnon de vie enraciné, le cèdre planté à moins de cinq mètres de notre salon.
Ma mère était exsangue.
« Qui voulez-vous sauver, la mère ou l’enfant ? La mère. »
Les deux furent sauvées, la mère et l’enfant.
Je vis le sang avant le jour, sortant aux forceps du corps d’une mère anesthésiée, qui mettrait plus de 24h à revenir à la vie, Dieu merci.

Alors cette nouvelle naissance, je l’ai reçue comme une bénédiction, j’en ai nourri chacune de mes cellules. De vie, de sourires, de regards doux, de caresses, de tendresse, d’amour, d’attentions, abandonnée aux bons soins de ceux qui m’ont portée tout du long, de leurs corps, de leurs bras, de leurs yeux et de leur présence.
Et ce doux bercement, entourée d’humanité attentive et bienveillante, aimante et émue.
Une nouvelle naissance, d’un monde déshumanisé, fait d’arbres, de rivière, de nature et d’animaux, à un monde repeuplé d’une humanité attentive et aimante. Quel cadeau !

Et la foudre a certainement à voir avec les volcans, car moi aussi, il y a 11 ans, j’ai reçu de Don Diego le nom d’un volcan. C’était près d’une cascade, au Mexique, non loin de Tepotzlan.
Ixtaccíhuatl. La femme blanche, accompagnée de Popocatépetl, qui appartiennent à une légende mexicaine.

Et tout en même temps, il me semble que la vie m’emmène vers une troisième naissance, dans un monde plus subtile, plus discret, un monde qui demande à être découvert. Appréhender l’invisible, s’enfoncer dans le monde de l’âme…

La puissance brute des éléments, le chemin de l’humain et de l’amour, la dissolution de l’ego et la rencontre avec l’âme, avec la nature intrinsèque de toute chose, désillusionnée. Jusqu’au point culminant de dépouillement, de rencontre ultime, au moment de la mort.