Du corps à l’éther

Réveil sous la blanche lumière de la lune, à ce moment où les rayons du soleil naissant sont encore suffisamment timides pour nous permettre de profiter pleinement des deux énergies, lunaire et solaire.
Les oiseaux et leur chant presque printanier s’invitent eux aussi dans ma mezzanine.
Posée là, un thé chaud à mes côtés, je me relie à ce grand besoin de nettoyage intérieur que je traverse en ce moment. Cela passe par mes yeux. Comme si mon regard ne pouvait plus être le même. Comme une plume dans mon oeil droit. Je vois le monde, et tout en même temps, je vois en premier plan ma cornée et ses impuretés, invisible, puisque propre, habituellement.
Et tout en même temps, paradoxalement, ma densité disparaît et se remplit du chant des oiseaux, des feuilles des arbres, du bleu du ciel…
Il ne reste que les contours de mon corps, aussi fragiles et fins, discrets, qu’une feuille de papier d’Arménie.
Quelle douce sensation que celle de s’effacer pour n’être qu’un chant d’oiseau, un souffle…

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